Qu’est ce que le chiffre d’affaire?
Conseils / 13.06.2024
Le but de toute entreprise est de réaliser du profit. Qu’il soit question de vente de biens ou de services, cela passe avant tout par la réalisation d’un chiffre d’affaires suffisant dans l’optique de pérenniser l’activité.
Quel que soit le secteur dans lequel vous travaillez, que vous soyez chef d’entreprise ou micro-entrepreneur, cet indicateur revêt une importance capitale pour votre société ou votre micro-entreprise. Découvrez dans cet article ce qu’est le chiffre d’affaires d’une entreprise, comment le calculer et comment l’interpréter.
Qu’est-ce que le chiffre d’affaires des entreprises ?
Selon l’INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques), la définition du chiffre d’affaires est le montant des affaires réalisées par une unité statistique (ou entreprise) au cours d’une période donnée, dans le cadre d’une activité professionnelle.
Plus simplement résumé, cette donnée indique la somme des ventes, qu’il s’agisse de marchandises ou de prestations de services, réalisées par une société commerciale. Par exemple, une entreprise qui vend pour 100 000 € de marchandises en une année réalise un chiffre d’affaires annuel de 100 000 €.
Bien qu’indispensable à l’analyse des performances commerciales et de la santé financière d’une entreprise, cet indicateur ne possède souvent qu’une valeur relative lorsque pris seul. Des comparaisons avec d’autres données demeurent impératives afin de mesurer précisément le poids du chiffre d’affaires sur le résultat de la performance d’une société.
De même, comparer le chiffre d’affaires d’entreprises n’évoluant pas dans le même secteur, de tailles différentes ou bien sujettes à un mode de comptabilisation différent ne présente que peu, voire pas d’intérêt.
Chiffre d’affaires et bénéfice : quelle est la différence ?
Il est important de bien faire la différence entre le chiffre d’affaires et le bénéfice réalisés par une entité commerciale. Si, comme nous l’avons vu, le chiffre d’affaires correspond à la somme des ventes réalisées, le bénéfice exprime ce même chiffre d’affaires après déduction des charges de l’entreprise.
En d’autres termes, le bénéfice est ce qu’il reste dans votre poche, une fois la totalité des dépenses déduites des revenus.
Les charges d’exploitation, les charges annexes et même les impôts doivent être retranchés du chiffre d’affaires pour obtenir le bénéfice, dont le calcul se présente comme suit :
- Bénéfice = recettes (chiffre d’affaires) – dépenses (charges et impôts)
Comme le chiffre d’affaires, le bénéfice représente la base de la comptabilité de toute entreprise. À la différence près que son résultat seul présente un intérêt réel dans l’analyse de l’activité commerciale.
Nul besoin de recourir aux services d’un expert-comptable pour comprendre qu’un bénéfice positif signifie que la société réalise un profit. À l’inverse, un bénéfice négatif, autrement dit un déficit, indique qu’elle perd de l’argent.
Vous aurez donc compris qu’un chiffre d’affaires significatif n’est en aucun cas gage d’une activité rentable, contrairement à un bénéfice important.
À noter que le bénéfice peut être exprimé en brut ou bien en net :
- Bénéfice brut = recettes (chiffre d’affaires) – dépenses (charges)
- Bénéfice net = recettes (chiffre d’affaires) – dépenses (charges + impôts et taxes)
Comment calculer le chiffre d’affaires ?
Le calcul d’un chiffre d’affaires est abordable, même si vous n’êtes pas comptable, et pertinent pour toutes les activités :
- Chiffre d’affaires = prix de vente du produit ou du service x quantité vendue
Par exemple, un commerce de détail qui propose des articles à 50 € réalise un volume d’affaires de 2 000 ventes en une année. Son chiffre d’affaires annuel est donc de : 50 x 2 000 = 100 000 €.
C’est là que la différence entre chiffre d’affaires et bénéfice prend tout son sens. Admettons que ce même commerce emploie plusieurs salariés, en plus de devoir s’acquitter de diverses charges liées à l’exploitation de son local commercial et à l’approvisionnement de son stock. Ce chiffre d’affaires de 100 000 € pourrait tout à fait se transformer en un bénéfice de seulement 10 000 ou 20 000 €, voire en pertes.
Au-delà du chiffre d’affaires global, il est possible de calculer un chiffre d’affaires plus ciblé et représentatif d’un segment en particulier de votre activité. Par exemple, toutes taxes comprises (TTC) ou hors taxes (HT), en prenant en compte un seul client, en ajoutant ou non les sous-traitances éventuelles, etc.
Qu’est-ce qu’un bon ratio de chiffre d’affaires ?
Le chiffre d’affaires sert de base de calcul pour établir différents ratios, qui eux permettent d’acquérir des informations précises, notamment sur la rentabilité d’une entreprise.
Pour rester dans le rapport entre le chiffre d’affaires et le bénéfice, un ratio particulièrement parlant est la marge bénéficiaire nette. Son objectif est de mesurer le taux de bénéfice d’une entreprise.
Voici comment la calculer :
- Marge bénéficiaire nette = bénéfice net / chiffre d’affaires
Il n’existe pas de ratio idéal, dans la mesure où le résultat obtenu dépend de nombreux paramètres, comme le secteur d’activité, le statut juridique ou le régime d’imposition. Retenez cependant que plus ce ratio s’approche de 1, ou plus il s’éloigne de 0, plus l’activité de l’entreprise peut être considérée comme profitable.
De même, une société réalisant une meilleure marge bénéficiaire nette que ses concurrents a toutes les chances d’être plus efficiente que ces derniers et de conquérir des parts de marché.
Le chiffre d’affaires peut aussi permettre d’établir le seuil de rentabilité d’une activité. Cet indicateur permet de connaître le montant du chiffre d’affaires nécessaire pour qu’une entreprise devienne rentable, c’est-à-dire réalise suffisamment de profit pour couvrir les dépenses et rémunérer l’entrepreneur.
Son calcul nécessite d’avoir une certaine expertise en matière de comptabilité, ou à défaut d’avoir accès au détail de vos comptes annuels (bilan, compte de résultat et annexes comptables).
Voici comment obtenir votre seuil de rentabilité :
- Seuil de rentabilité = charges fixes / [(chiffre d’affaires – charges variables) / chiffre d’affaires]
Reprenons l’exemple de notre commerce qui réalise un chiffre annuel de 100 000 €, avec des charges fixes de 40 000 € et des charges variables de 20 000 €.
Son seuil de rentabilité est le suivant :
- 40 000 / [(100 000 – 20 000) / 100 000] = 50 000 €
Comment augmenter le chiffre d’affaires ?
Sur le papier, voir ses chiffres d’affaires augmenter, année après année, est le rêve de tout chef d’entreprise. Toutefois, il est judicieux de garder à l’esprit qu’une amélioration du chiffre d’affaires implique souvent une hausse des charges et des montants des impôts à régler.
Prenons l’exemple des micro-entreprises en France. Au-delà d’un certain chiffre d’affaires, un entrepreneur perd son droit à bénéficier de la franchise de base de TVA (taxe sur la valeur ajoutée) et doit donc payer 20 % (généralement) du montant de ses factures acquittées à l’État.
Ce qui implique un manque à gagner significatif. Augmenter ses prix pratiqués est bien entendu une option, mais cela peut entraîner la perte de clients au profit de concurrents moins chers, car non assujettis à la TVA.
On voit bien que dans un tel cas, il vaut mieux générer un chiffre d’affaires légèrement inférieur au palier concerné, plutôt que de prendre le risque de perdre une portion considérable de ses revenus.
De la même manière, dépasser un certain chiffre d’affaires peut rendre obligatoire le changement de statut juridique d’une entité commerciale, notamment dans le cas d’une micro-entreprise, encore une fois. Les conséquences peuvent être encore plus lourdes en termes de charges à régler, avec des taux appliqués beaucoup plus élevés.
Toutefois, une progression linéaire grâce à une activité saine et solide permet d’absorber ces changements dans la durée, et reste dans la majorité des cas un objectif parfaitement légitime pour un entrepreneur. Augmenter son chiffre d’affaires est dès lors un passage obligatoire.
Dans cette optique, il semble utile de comprendre que ces recettes sont la résultante de trois éléments corrélés :
- Le volume : soit le nombre de biens ou de prestations de services vendues.
- La largeur de l’offre : soit la quantité de biens ou de services proposés à la clientèle.
- Le prix : soit le montant auquel les biens et service sont facturés.
Augmenter l’un ou l’autre seulement de ces éléments ne donne pas la garantie de voir croître son chiffre d’affaires. Par exemple, une entreprise qui déciderait d’augmenter ses prix de 10 %, et qui voit ses ventes chuter de 30 % à cause de cette augmentation, perdra en chiffre d’affaires.
Faire évoluer dans le même temps au moins deux de ces éléments, voire idéalement les trois, mène en revanche presque invariablement à une croissance de chiffre d’affaires. Cette stratégie devrait à tout point de vue constituer l’un des principaux piliers de la progression d’une entreprise.
Qu’est-ce que comprend le chiffre d’affaires ?
Sur le plan comptable, le chiffre d’affaires comprend plusieurs sous-catégories permettant d’obtenir une vision plus précise des performances d’une entreprise.
Parmi ces dernières, on retrouve :
- Le chiffre d’affaires comptable : comme son nom l’indique, il indique un résultat plus précis de l’exercice comptable (une année d’activité). Particulièrement utile s’agissant d’apprécier vos obligations fiscales et sociales, il regroupe l’intégralité de vos ventes (hors taxe) facturées et encaissées. Les avoirs, les ristournes, les remises et les rabais sont également comptés.
- Le chiffre d’affaires facturé : il recoupe les factures déjà encaissées et celles qui doivent encore l’être (en attente de paiement, donc). Il permet d’obtenir une image globale de votre trésorerie à un moment précis.
- Le chiffre d’affaires encaissé : plus fidèle à la réalité que le chiffre d’affaires facturé, il permet d’établir le montant exact de vos recettes, à partir des factures déjà réglées par vos clients. Si, dans certains cas, les chiffres d’affaires facturés et encaissés peuvent être identiques, il ne s’agit pas toujours d’une vérité absolue, tant s’en faut.
De nombreuses entreprises doivent faire face à des impayés. Ce qui implique que certaines factures émises ne seront tous simplement jamais réglées par les clients, quelle qu’en soit la raison.
Par ailleurs, s’il est rare que les revenus d’une entreprise soient parfaitement stables, il existe des secteurs d’activité dans lesquels des fluctuations importantes de chiffre d’affaires sont courantes. C’est par exemple le cas des activités dites saisonnières (tourisme, stations balnéaires, stations de sport d’hiver, etc.), que l’on retrouve beaucoup en France.
Dans ce contexte, établir un chiffre d’affaires prévisionnel apparaît pertinent. Pour ce faire, il est nécessaire de posséder une certaine connaissance du secteur d’activité dans lequel votre commerce évolue. Ou bien, a minima, d’avoir plusieurs années d’expérience sur votre marché.
Dans le cas contraire, une étude de marché, menée par vos soins ou bien en mandatant des acteurs experts, permet d’obtenir une conjecture plus ou moins précise des recettes sur lesquelles vous pouvez espérer compter.
Une fois ce travail réalisé, voici comment calculer votre chiffre d’affaires prévisionnel :
- Chiffre d’affaires prévisionnel = prix de vente de vos biens ou services x nombre de ventes anticipées
En toute logique, cette estimation ne vous donne aucune visibilité sur votre éventuel résultat exceptionnel (produits exceptionnels – charges exceptionnelles) en fin d’exercice.
Comment écrire chiffre d’affaires ?
Bien que voir « chiffre d’affaire » écrit ainsi soit plus que courant, la seule orthographe correcte est « chiffre d’affaires ». Hors considération linguistique, cela s’explique par le fait qu’une entreprise réalise ce chiffre par le biais de plusieurs affaires ou vente.
En dépit du fait que ce cas demeure extrêmement rare, le pluriel reste tout de même de mise pour une entreprise réalisant son chiffre d’affaires grâce à une seule vente au cours de l’année.
Qui calcule le chiffre d’affaires ?
Calculer son chiffre d’affaires est à la portée de tout un chacun. Cela demande un minimum d’organisation et des bases élémentaires d’arithmétique. Néanmoins, plus l’activité d’une entreprise est intense, avec de nombreux clients, ventes et factures notamment, plus il peut être difficile de garder un suivi précis des recettes encaissées. Dans un tel cas, confier cette tâche à un comptable semble parfaitement sensé.
Par ailleurs, il est plus simple de calculer un chiffre d’affaires dans le cas d’une activité permettant de recevoir des paiements par voie digitale, par exemple des paiements en ligne. Dans la mesure où les sommes sont directement reversées sur un compte en banque dédié, le suivi est largement facilité et le risque d’erreur limité.
À l’inverse, recevoir des paiements en espèces nécessite de compter « manuellement » les recettes, ainsi qu’une certaine organisation afin de garder la trace des montants à allouer à chaque poste de dépense (règlement des taxes, salaires, fournisseurs, etc.)
Questions Fréquemment Posées
Qu’est-ce que le chiffre d’affaires brut ?
Le chiffre d’affaires brut est ni plus ni moins la somme de toutes les recettes d’une entreprise sur une année.
Qu’est-ce que le chiffre d’affaires net ?
Le chiffre d’affaires net s’obtient à partir du montant brut, auquel on soustrait la TVA dont l’entreprise doit s’acquitter, en admettant qu’elle y soit assujettie.
Existe-t-il un chiffre d’affaires minimum ?
Il n’existe pas de chiffre d’affaires minimum obligatoire pour poursuivre une activité. Il est possible de dégager un chiffre d’affaires nul sur une année (bien que cela implique généralement une activité déficitaire). Dans le cas où la situation perdurerait, un dépôt de bilan ou une cessation d’activité semblent néanmoins inévitables.